LA PROSTITUTION EN
TUNISIE
D
|
evenue, de nos jours, une véritable industrie aussi
prospère que la mafia et le trafic de drogue, La prostitution est tolérée
et même réglementée depuis longtemps en Tunisie, C’est un acte par lequel une personne consent à des rapports sexuels
avec un nombre de personnes moyennant rémunération,
Cet acte n’est pas un délit et n’est pas réprimé pénalement
quand il s'agit d'une activité encadrée par l’Etat dans les maisons closes
autorisées.
Et on ne peut résister à découvrir un univers sur lequel
on fantasme dans nos sociétés conservatrices.
Une Profession Ancienne :
L’histoire de la profession remonte pourtant à des siècles
dans le pays. Sous la dynastie Hafside
(1228-1573), la société tunisienne connaissait déjà la prostitution tant
féminine que masculine. Sous l’ère
Ottomane, un préposé, le mezouar,
était même chargé de collecter les taxes imposées aux revenus de cette
activité, rappelle l’historien tunisien Ahmed
Ibn Abi Dhiaf du 19ème siècle, dans son ouvrage « Présent des hommes de notre
temps. Chroniques des rois de Tunis et du pacte fondamental (Ithaf Ahl al-zaman
bi Akhbar muluk Tunis wa ‘Ahd el-Aman) ». Ainsi, il avait même été
permis d’élargir les activités de la prostitution, afin de renforcer ses
contributions fiscales. Sous le protectorat français, le secteur était
officiellement régi par le décret du 30 avril 1942, comptant plus de 50
articles.
Loin de « Sidi Abdallah Guech »:
Loin de la prostitution tunisienne « traditionnelle », celle du centre de Tunis, le fameux bordel de l’Impasse Sidi Abdallah Guech, régi par le ministère de l’Intérieur, l’odeur de l’encens, les passes à 10 dinars et les bandits, L’apparition de la prostitution chez les étudiantes n’est pas un nouveau phénomène. Leurs conditions matérielles peuvent expliquer leur passage à l’acte. Aucune étude de référence ni une information aujourd’hui disponible ne prouvent ce phénomène.
Mais dans sa manifestation publique, la prostitution est
dénommée racolage ainsi que sous la forme de proxénétisme, de provocation à la
débauche ou d’atteinte aux bonnes mœurs. La loi reste floue également quant aux
mineures qui ne sont pas censées être pénalement punies puisqu’elles sont
désignées victimes de leur prostitution.
Un autre phénomène voit le jour avec le
développement d’Internet via les réseaux sociaux; De plus en plus d’annonces de
rencontres galantes, des invitations lancées, des liens établis et des
rencontres sont organisées. Il serait difficile d’établir le profil type des
filles qui s’adonnent et exercent ce métier, elles sont issues de milieux et de
conditions très différents ; divorcées, parfois tombées enceintes, parents
séparés, niveau de scolarité et âge très variables, conditions économiques
généralement difficiles. Il s’agit d’un milieu très hétérogène.
Réseaux de prostitution
internationaux :
Selon des informations
relayées par les différents supports médiatiques tunisiens, l’administration de
prévention sociale de la police judiciaire a pu empêcher en 2014, 86 jeunes
filles tunisiennes de partir travailler comme prostituées à l’étranger. Les
destinations principales de ces réseaux sont le Liban, Bahreïn, la Jordanie, les Emirats et la Côte d’Ivoire,
sachant qu’avant la guerre, la Syrie
figurait en tête de liste pour cet exercice.
Pour sa part, le ministère
de la Formation professionnelle et de l’Emploi a déclaré qu’en 2013, plus de 6
bureaux d’emploi fictifs de recrutements à l’étranger ont été découverts. Ces
bureaux enrôlent de jeunes filles tunisiennes dans des réseaux de prostitution.
Un danger quotidien :
Les prostituées sont toujours sur le qui-vive, les
descentes de la police des mœurs sont fréquentes. Cette traque policière
ajoutée aux drames que vivent certaines filles et les dangers inhérents à leur
emploi ne font qu’intensifier le caractère souvent tragique de ce phénomène de
société.
La lutte contre la prostitution :
Aujourd’hui, les adversaires de la prostitution comptent
sur la loi organique n°2016-61 du 3 août 2016 relative à la prévention et à la
lutte contre la traite des personnes, pour fermer définitivement les bordels et
« laver la Tunisie de ce péché ».
Wiem MHIRSI,
Etudiante en Droit
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire